Enchiladas mexicains au poulet pimenté



Comme le lit asséché d’une ancienne rivière qui attend le déferlement d’une vague de conditions plus fertiles, un étrange culte balaie l’imaginaire collectif de la nation mexicaine. La Santisima Muerte ou «Sainte Mort», aussi connue comme la Nina Blanca, la Madrina, renait à présent de ses cendres pour se répandre dans une rafale de statues, de fétiches, d’amulettes et d’objets de toutes sortes, vendus dans les boutiques ésotériques et religieuses de Los Angeles jusqu’au Mexique. La Santisima a toujours été présente au Mexique, discrètement rangée dans le saint placard. Mais aujourd’hui, elle se fait de plus en plus apparente, en de plus en plus d’endroits. Une statue artisanale conçue à son image et de la taille d’un immeuble, a été érigée dans Tutitlan, une banlieue de Mexico City; un culte de la Nina Blanca a forcé l’entrée d’une chapelle pour y remplacer une statue de Notre-Dame-de-Guadalupe, par une autre de la Santisima. Des millions de sites web et de blogs sont à ce jour, dévoués au culte de la Santisima; de la dissertation académique relatant ses origines précolombiennes à l’évolution de la popularité de son iconographie, aux interviews filmés de fidèles qui disent avoir miraculeusement guéris grâce à ses pouvoirs de guérison, jusqu’aux sites qui expliquent la façon de célébrer son rituel et de construire un autel en son honneur. Des journaux mexicains relatent des histoires de ceux qui construisent et entretiennent des sanctuaires privés pour elle, alors que les quotidiens catholiques publient les sermons condamnant son adoration. Malgré la pression exercée par l’Église, le culte de la Santisima a généré sa propre hiérarchie d’évêques et de prêtres qui célèbrent des messes et organisent des processions en son honneur. À elles seules, deux églises de la Santa Muerte et qui se disent officielles, comptent plus de deux millions d’adeptes. La plus grande concentration d’adeptes se trouvent probablement vers la communauté de Tepic, dans Mexico City: le quartier le plus dangereux de la ville, dans la ville la plus dangereuse du monde. L’association de la Nina Blanca avec le crime est si intime, que même la police mexicaine considère un autel en son honneur, comme la preuve d’activités du crime organisé ou de trafic de drogues. La Santisima contemporaine aurait évoluée à partir d’un vieil archétype aztèque; aujourd’hui vêtue de paillettes, de faux bijoux, de soie synthétique, de fleurs artificielles et de lumières clignotantes, elle ne reste qu’un vieux produit dans une nouvelle bouteille. Sa résurgence dans l’histoire mexicaine actuelle n’est qu’un seul chapitre du très long récit, vieux de trois mille ans. De ce récit, la déesse aztèque de la mort, Mictlantecuhtli, est enracinée dans la conscience mexicaine depuis bien plus longtemps que la conquête espagnole. L’Église a absorbé les croyances natives dans son rituel catholique et son iconographie, elle a bâti des cathédrales sur les sites précolombiens déjà sanctifiés par des siècles de pèlerinages indigènes et a habillé les divinités anciennes dans les vêtements des ses propres saints. Mais Mictlantecuhtli n’a pu être déguisée en Sainte Vierge, son apparence négative était trop lourde pour l’Inquisition et l’Église misogyne du 16e siècle. Elle est donc devenu un archétype refoulé, tombée avec ses fidèles orphelins, dans un coma psychologique et social. On dit qu’il faut 17 générations pour que la dynamique d’une famille s’épuise. Combien de temps alors, si la société entourant la famille, supporte la dynamique? Seulement 14 générations ont passées depuis la conquête.
  • 4 c. à table poudre de chili
  • 2 c. à table farine
  • ½ c. à thé poudre d’ail
  • ½ c. à thé sel
  • ½ c. à thé cumin
  • ½ c. à thé basilic
  • 2 c. à thé bouillon de poulet en poudre
  • 2 t. eau
  • 4 c. à table huile divisées
  • 1 t. oignons hachés
  • 2 piment jalapenos finement hachés
  • 15.5oz haricots noirs égouttés partiellement écrasés
  • 2 t. poulet cuit coupé en cubes
  • 3 t. fromages mélangés râpés (mozzarella, cheddar fort, monterey jack, autres au goût)
  • 8 à 10 tortillas (environ 8" de diamètre)
Dans un petite casserole, faire chauffer 2 cuillérées à table d’huile sur un feu modéré et y faire cuire la poudre de chili, la farine, la poudre d’ail, le sel, le cumin et le basilic, pendant 1 minutes.

Ajouter le bouillon de poulet en poudre et l’eau, bien mélanger et amener à ébullition en remuant constamment.

Aux premiers bouillons, baisser le feu à moyen-doux et laisser mijoter pendant 10 à 15 minutes ou jusqu’à épaissi, réserver.

Dans un poêlon, faire chauffer le reste de l’huile sur un feu modéré et y faire sauter les oignons et les piments jalapeno, jusqu’à ce que les oignons soient translucides.

Pour assembler les enchiladas, préparer les tortillas, la sauce, les haricots noirs, le poulet et le fromage.

Poser une tortilla sur une assiette, en couvrir le centre d’une grosse cuillérée à table de sauce, puis d’un peu de purée d’haricots noirs, de quelques cubes de poulet et enfin, d’un peu fromage râpé.

Rouler la tortilla bien serrée sur elle-même et la poser dans un plat allant au four.

Répéter ses opérations pour toutes les tortillas.

Arroser les tortillas du reste de la sauce et faire cuire au four sur la grille du centre, à 350° pendant 20 minutes.

Parsemer du reste du fromage et poursuivre la cuisson pendant 5 à 10 minutes ou jusqu’à ce que les extrémités des tortillas soient légèrement dorées.



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