Petits "crumb cakes" à l'érable, aux bleuets et mandarines



Recette suggérée par Sihan de Fundamentally Flawed
dans le cadre de ma quarante-cinquième participation aux TWD

Alors que le printemps arrive au Québec, c’est le “temps des sucres” qui s’annonce. Au meilleur de la saison, pendant les mois de mars et d’avril, alors que la température chute sous le point de congélation la nuit et remonte à plus de zéro le jour, il est très important que les nuits soient le plus froides possibles, sinon aucune eau d’érable ne coulera des arbres. Pour fabriquer le sirop, l’eau d’érable qui circule entre le bois et l’écorce de l’arbre, est récupérée et bouillie jusqu’à ce que l’évaporation soit assez importante pour donner un sirop onctueux; 40 litres d’eau d’érable sont requis pour produire 1 litre de sirop. Mais attention, l’eau d’érable n’est pas synonyme de sève! En fait, la sève ne remonte dans l’arbre qu’une fois l’eau d’érable épuisée, sont goût amer annonce d’ailleurs la fin de la récolte. Les amérindiens utilisaient leur tomahawk pour percer l’écorce des érables et y insérer de petits bouts de bois qui redirigeaient l’eau récoltée dans des récipients d’écorce, suspendus sous les entailles. En 1700, la méthode utilisée par les colons évolua quelque peu. Une petite branche de cèdre était alors sculptée de façon à obtenir un tube creux et une bûche était évidée pour faire office de récipient. Puis en 1850, la pratique se modernisa à nouveau et la cabane à sucre telle que nous la connaissons aujourd’hui, fit son apparition. L’eau d’érable était alors récoltée dans des seaux de bois à l’aide de chalumeaux sculptés à la main; à cette époque on vidait les seaux dans de grands barils transportés par des chevaux, vers la cabane. À noter que le sucre d’érable était alors au Québec, le type de sucre le plus disponible aussi, on l’appelait «sucre du pays». Enfin, en 1915, le métal fut introduit dans la fabrication du sirop d’érable; les seaux, les chalumeaux et les évaporateurs pouvaient finalement bénéficier de ses qualités pratiques. Encore aujourd’hui, les érablières comptant moins de 100 érables utilisent le métal, alors que les plus grandes érablières sont à présent munies de tubulures de plastique reliant directement les érables, à l’évaporateur de la cabane. Un érable ne devrait être entaillé avant d’avoir atteint 45 ans de maturité; s'il est productif , il donnera environ 60 à 100 litres d’eau d’érable par printemps et vivra jusqu’à environ 300 ans. La saison des sucres terminée, on retirera les chalumeaux des troncs et les érables cicatriserons d’eux-mêmes et seront prêts à être entaillés à nouveau au printemps suivant. Avec l’eau d’érable, on produira évidemment le sirop d’érable, mais aussi la tire, le beurre d’érable, le sucre d'érable, les bonbons clairs, etc. Le sirop lui-même, se conserve plus de 5 ans, une fois ouverte une boîte peut-être conservée deux ans au frigo.

Elle est une grande tradition pour les Québécois, que celle du temps des sucres. Après un p’tit coup de «caribou» et un copieux repas d’omelette au four, de jambon fumé, d’oreilles de crisse, de tourtière, de ragoût, de tarte au sucre et de grands-pères dans le sirop, tous sont dans l’ambiance d’une longue soirée de gigues et de rigodons accompagnés des accordéonistes, violoneux et joueurs de cuillères à bois.


Eau d'érable récoltée à l'aide d'équipement actuel en aluminium, utilisé par les petites érablières.

Crumbs
  • 3 c. à table beurre à température ambiante
  • ⅓ t. sucre d’érable
  • 4 c. à table farine
  • Pincée de sel
  • ¼ t. pacanes grillées finement hachées
Petits gâteaux
  • 1 t. bleuets congelés
  • 1 t. mandarines en boîte bien égouttées congelées
  • 2 t. farine
  • 2 c. à table farine
  • 2 c. à thé poudre à pâte
  • ½ c. à thé bicarbonate de sodium
  • Pincée de sel
  • Pincée de cannelle
  • Pincée de muscade
  • ½ t. sucre d’érable
  • Zeste d’une orange
  • 6 c. à table beurre à température ambiante
  • 2 gros œufs
  • 1 c. à thé d’extrait d’érable pur
  • 1 t. babeurre
Pour les crumbs

Dans un bol, bien mélanger tous les ingrédients à l’aide d’une fourchette en prenant bien soin de répartir le beurre uniformément.

Couvrir d’une pellicule plastique et mettre au frigo jusqu’à l’utilisation (les crumbs peuvent rester au frigo jusqu’à 3 jours).

Pour les gâteaux

Dans un bol, bien mélanger la première mesure de farine, la poudre à pâte, le bicarbonate de sodium, le sel, la cannelle et la muscade, réserver.

Dans une grande jatte, battre le beurre et le sucre d’érable jusqu’à pâles et mousseux, environ 3 minutes.

Ajouter le zeste d’orange, l’extrait d’érable et battre à nouveau.

Ajouter les œufs un à la fois en battant après chaque addition pendant 1 minute.

Ajouter les ingrédients secs aux ingrédients liquides en trois étapes et en alternant avec le babeurre; commencer et terminer par un tiers des ingrédients secs, réserver.

Dans un bol, mélanger les fruits et la seconde mesure de farine en prenant soin de bien en recouvrir les fruits.

À l’aide d’une maryse, incorporer les fruits enfarinés à la pâte.

Remplir 9 cavités d’un moule à petits crumb cakes (ou 12 cavités d’un moule à muffins) préalablement beurrés.

Briser le mélange de crumbs réservés au frigo, en petits morceaux sans faire attention à la taille des morceaux, et répartir les miettes obtenues sur le dessus de la pâte disposée dans les moules, en pressant légèrement.

Poser le moule sur une plaque de cuisson et cuire au four sur la grille du centre, à 350° pendant environ 40 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre d’un gâteau, ressorte propre.

Laisser tiédir 5 à 10 minutes avant de démouler.

Source: Baking, From My Home to Yours - Dorie Greenspan - déclinaison


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