Savarins-bouchons express




Recette suggérée par Wendy de Pink Stripes
dans le cadre de ma cent-dixième participation aux TWD

Réputé avocat et politicien, Jean Anthelme Brillat-Savarin, fut aussi le maire de Belley, ville française qui l’a vue naître en 1755. Pendant la révolution française, son opposition aux Jacobins l’obligea à fuir sa patrie en 1792, pour s’exiler en Suisse, puis en Hollande, pour ensuite prendre le chemin de New York où il conquis la langue et le violon. Durant deux ans, il gagna sa vie dans le John Street Theater Orchestra pour ensuite être attiré par le Connecticut, la culture américaine et sa gastronomie; on dit que l’opportunité se présentant, il aurait même demandé à Thomas Jefferson comment préparer la dinde sauvage! Quatre ans après son exil, Brillat-Savarin obtint le droit de retourner en France et se vu attribué en 1800, la place honorable de juge de la Cour de Cassation de Paris, poste qu’il occupa jusqu’à la fin de sa vie en 1826. Établi dans la société parisienne comme intellectuel, il fut tout de même mieux connu pour son expertise gastronomique et ses aphorismes culinaires; un des plus notoires étant «Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es». C’est à Paris qu’il produit anonymement Physiologie du goût ou méditations de gastronomie transcendante, ouvrage théorique, historique et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes parisiens par un professeur, membre de plusieurs sociétés littéraires et savantes, dans lequel des chapitres entiers traitent entre autres des propriétés aphrodisiaques de certains aliments, de la nature digestive et des dangers des aliments acides dans l’estomac. Encensé même par Balzac, le livre fut un immense succès, et les Parisiens étaient anxieux de connaître l’identité de ce brillant et élégant auteur. Mais ses collègues ne furent pas aussi impressionnés que son public et ceux-ci le dénigrèrent en ne le considérant pas expert d’une matière digne de hautes études; pourtant, il avait précédemment publié divers traités d’économie et d’histoire, mais qui ne reçurent jamais vraiment de reconnaissance. Brillat-Savarin contribua à la connaissance de la nutrition à travers ses essais sur la nourriture et le goût, il partagea aussi ses idées sur l’art culinaire et son rôle quotidien et philosophique; en reconnaissance de ses réalisations, divers plats, garnitures et fromages, portent aujourd’hui son nom. Le travail de Brillat-Savarin reflète l’interaction entre la philosophie et la médecine de son temps; malgré qu’il ne fut que bachelier tout sa vie, il reçu de nombreux invités de marque à sa table: le docteur de Napoléon Jean-Nicolas Corvisart, le chirurgien Guillaume Dupuytren, le pathologiste Jean Cruveilhier et bien d’autres grands esprits avec lesquels il fréquentait certains des meilleurs restaurants de Paris; d’ailleurs, Brillat-Savarin reste très certainement un des plus grands critiques gastronomiques que le monde ait connu.

Pour les gâteaux
  • 2⅔ tasses farine
  • 2½ cuillerées à thé poudre à pâte
  • Pincée de sel
  • 1½ tasse sucre
  • 2 gousses de vanille
  • 6 gros œufs
  • 4 cuillerées à table rhum ambré
  • 14 cuillerées à table beurre fondu tiédi
Pour le sirop
  • ⅓ tasse eau
  • ¼ tasse sucre
  • ¼ tasse rhum
Pour les gâteaux

Dans un bol, bien mélanger la farine, la poudre à pâte et le sel, réserver.

Fendre les gousses de vanille et en retirer les grains.

Dans une grande jatte, mélanger la sucre et les grains de vanille, et les frotter ensemble avec les doigts jusqu’à ce que le sucre soit bien parfumé.

Ajouter les œufs un à la fois, à l’aide d’un batteur électrique, bien battre après chaque addition, jusqu’à pâles et mousseux.

Ajouter le rhum et battre à nouveau jusqu’à bien incorporé.

Ajouter les ingrédients secs en trois étapes en battant bien après chaque addition.

Plier le beurre dans l’appareil obtenu.

Couvrir la jatte d’une pellicule plastique et mettre au frigo au moins 4H.

Diviser la pâte bien froide dans 16 petits moules à babas, préalablement beurrés.

Poser les moules sur une plaque de cuisson et faire cuire au four sur la grille du centre, à 400° pendant 15 à 20 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre d’un gâteau en ressorte propre.

Laisser complètement refroidir avant d’imbiber de sirop.

Pour le sirop

Dans une petite casserole, porter à ébullition l’eau et le sucre en remuant de temps à autres, afin que le sucre soit complètement dissout.

Aux premiers bouillons, retirer du feu, ajouter le rhum et laisser tiédir.

Retirer les gâteaux de leur moule et déposer une cuillerée à table de sirop au fond de chacun d’entre eux.

Replacer les gâteaux dans les moules et les imbiber par le dessus, du reste du sirop.

Servir aussitôt, accompagné de crème Chantilly et de fruits frais, ou au goût.

Source: Baking, From My Home to Yours - Dorie Greenspan - déclinaison

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