Pain d'épices au chocolat et gingembre frais, sauce à l'orange




Recette suggérée par Heather de Sherry Trifle
Dans le cadre de ma trente-septième participation aux TWD
Ces petits doigts boudinés que sont les rhizomes du gingembre seraient apparemment originaires du sud-est de l’Asie. Un essai du 3e siècle av. J.-C. «À la recherche des racines de la saveur», affirme que les maîtres de la dynastie Shang, remontant du 8e au 12e siècle av. J.-C., avaient déjà mis la main sur la région sichuanaise où poussait le meilleur gingembre au monde. Puis, plus de 2500 ans plus tard, vers le 13e siècle, Marco Polo relate les vastes plantations vouées à sa culture, dans «Cathay». Les deux cultures, hindoue et chinoise, donnaient beaucoup d’importance aux qualités médicinales du gingembre, pour la digestion, l’appétit, la stimulation sexuelle, etc. Avec le temps, on lui attribua des propriétés bénéfiques pour le rhume, l’anémie, le foie, la jaunisse, les rhumatismes, le tétanos et même la lèpre. Le gingembre représentait une partie fondamentale de l’alimentation de Confucius et fut aussi placée dans les tombes royales pour nourrir les morts dans l’au-delà. Jusqu’à récemment, on ornait les portes des demeures chinoises dans lesquelles des nouveaux-nés venaient d’être mis au monde; on dit que le gingembre ainsi utilisé, absorberait tout défaut de caractère qui entrerait visiter l’enfant. Dans la cuisine chinoise, le gingembre est «yang» ou «chaud», une des raison d’ailleurs, pour laquelle il est reconnu pour chasser le «froid» du rhume, de la grippe ou de tout autre mal. Dans la culture orientale, les Assyriens et les Babyloniens l’utilisaient en cuisine, puis les Égyptiens et les Perses à leur tour, un peu plus tard. Le Roi Salomon aurait chargé les Phéniciens de détourner la Mer Rouge afin d’y accéder. Mais ce furent les marchands arabes qui ultimement, capitalisèrent sur sa valeur. Les Grecs l’utilisait parce qu’ils le croyaient bon pour la santé, les Romains parce qu’ils l’adoraient. Mais notons que les cuisines moyen-orientales et méditerranéennes ont développé son usage à partir de sa version séchée et non fraîche; parce qu'il était à l’époque, impossible de l’utiliser autrement vu les longs voyages qu'il faisait depuis l’Asie et l’Inde, par les routes de terre et de mer. Et même lorsque le gingembre frais fut disponible à ces cuisines, les traditions perdurèrent et le gingembre séché l’emporta en popularité. Les Anglais l’obtinrent avant la conquête normande en 1066, probablement rapporté par les soldats romains, et celui-ci gagna en popularité jusqu’au 14e siècle, alors qu’on le servait sur la table des riches, aux côtés du sel et du poivre; il était si convoité qu’on le payait le même prix qu’un mouton entier. Shakespeare le qualifiait de «race», du terme hispanique «raice» signifiant «racine» et qui donna plus tard «racé». Ces l’amour que les Anglais avaient pour le gingembre qui s’étendit aux colonies et voyagea jusqu’au Nouveau Monde sous forme de gâteaux, de biscuits, de boissons et de bières. Au 16e siècle, les Espagnols l’introduisirent dans le Nouveau Monde pour le cultiver et ainsi, éviter le monopole capitaliste des marchands d’épices européens. En 1547, la Jamaïque en exportait des navires entiers vers l’Espagne. Les Portugais aussi, avaient des esclaves qui le cultivaient en Afrique de l’Ouest et au Brésil.

Gâteau
  • 2 c. à table gingembre râpé
  • 1 c. à table sucre
  • 2 t. farine
  • 1 c. à thé bicarbonate de sodium
  • 2 c. à thé gingembre moulu
  • ¾ c. à thé cannelle
  • ¼ c. à thé clou de girofle moulu
  • 1 c. à thé anis
  • 11 c. à table beurre à temperature ambiante
  • ¾ t. cassonade
  • 3 gros œufs
  • ½ t. mélasse
  • 4oz. chocolat noir fondu tiédi
  • 1 t. babeurre
  • ¾ t. minis brisures de chocolat au lait
Sauce à l’orange
  • ¼ t. crème 35%
  • ¼ t. jus d’orange fraîchement pressé (si possible sanguine)
  • 1 c. à table concentré de jus d’orange congelé
  • 2oz. chocolat blanc grossièrement haché
Pour le gâteau

Dans un petit bol, mélanger le sucre et le gingembre, réserver.

Dans un bol, bien mélanger la farine, le bicarbonate et toutes les épices moulues, réserver.

Dans une grande jatte, battre le beurre et la cassonade jusqu’à légers et mousseux.

Ajouter les œufs un à la fois en battant 1 minute après chaque addition.

Ajouter la mélasse et battre à nouveau jusqu’à bien lisse.

Ajouter le chocolat fondu, le gingembre frais et le sucre, battre à nouveau jusqu’à bien incorporés.

Ajouter le tiers des ingrédients secs réservés, aux ingrédients liquides, bien battre.

Ajouter la moitié du babeurre et bien battre.

Répéter ces opérations jusqu’au dernier ajout d’ingrédients secs.

Incorporer les minis brisures de chocolat à l’aide d’une maryse et transférer l’appareil dans un moule de 13x9’’, préalablement beurré.

Faire cuire au four sur la grille du centre, à 350° pendant 40 minutes ou jusqu’à ce que le test du cure-dent réussisse.

Laisser tiédir 5 à 10 minutes avant de démouler.

Pour la sauce

Dans un bol allant au four micro-ondes, chauffer la crème, le jus d’orange et le concentré à puissante maximale, pendant 1m30s.

Ajouter le chocolat blanc haché, laisser reposer quelques secondes et mélanger jusqu’à bien fondu.

Napper le gâteau démoulé et découpé en carrés de la sauce à l’orange tiède, et servir aussitôt.

Source: Baking, From My Home to Yours - Dorie Greenspan - déclinaison


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